POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRAINE
Lucian VASILIU
Sans sons, sans lettres, apprenti
du vieux chancelier Costake Conaki,
lombo-sciatique, plein d'off
dans la vie postmoderne je suis apostroph
Je songe à Cluj et aux clujains
au dialogue Alma Mater – Equinoxe.
Conjectural, je rêve des kréïtzars, des jens,
j'écris de pauvres vers en langue inox
Batte mon cœur Sud-Est bachluvien
En rythme suicidé, à la Villon.
Livresque, avec l'encrier-dame-jeanne
Je m'endors, ephèbe, dans le vieux jardin
Mes empreintes : magdes, marthes et hélènes.
Moi – un triste Raskolnikoff.
Je rêve à Cluj et aux clujaines –
de off en off, je suis un moldo-apostroph…
Complainte vigneronnaise
Me bois goutte à goutte
toi, crevasse
par où personne ne me sustrait
par où personne ne passe
les mains ensanglantés
Me bois bouche et me blasphème
la duite quand j'allume,
quand j'arrache de mots glacés
quand en cave je t'ai jeté,
aves tatars et aztèques
Me bois fleur d'églantier
vide orbite, immaculé,
de loin vers maintenant
où nous sommes assis pleurant –
vignerons, murs, eau de boudin
(cf . Lucianograme , Ed. Axa, 1999)
En fran çais : Coca SOROCEANU