POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRAINE

   

Ioan TEPELEA

 

Thérapie

 

Reçoit-tu heureux ta mort ?

Il est trop tôt peut-être maintenant

pour que le soleil se couche à midi

et la nuit règle son pas

et nous, nous respirons dans l'air des os…

Jamais le vent qui feuillettent mes cahiers

n'a pas été fatigué en tramblant les pétales de lis

jamais ma partie n'a pas été si adoré !

Était-elle si belle ?

 

Prière

 

Mon Dieu

ma prière oubliée par la mémoire trop pressée

et naïve et crédule et cachée  par l'aède

Mon Dieu

Je crois et j'espère une fois seulement avec le bourgeon du jour

et une fois avec le brin d'herbe à peine issu

Mon Dieu

laisse-moi encore un jour d'enfance !

 

Tunnel

 

La génétique nous incarnant et récupérant

l'origine. Une nouvelle chance d'intentions et vagues

Une nouvelle prison du language

le tunnel toujours le tunnel où passent nos vies

garnitures infinies.

 

Crématoire

 

Le rien aux yeux de la terre

le lac la lumière le désert la respiration

l'arc de triomphe de l'espoir

tout ce qui s'éteind …

Ce qui regne c'est seulement le silence de la combustion !

 

Abandon

 

Nous causions séparés par nos propres voix

dans une nuit inutile et antique

nous étions graves importants plus sages exigeants

sur les murs des eglises on voyait encore des vers d'antan actuels

en souffrant d'amour collégial

Nous causions séparés par nos propres voix

par leur écho de plus en plus éteint

par la séduction du piège !

 

Décor

 

La ville a rangé ses statues

après Leurs Grandeurs en sifflant

d'indulgence et de promissions

La parade continue

Le décor c'est le même …

Maintenant passent les bienfaisants

et plein de blessures le Saint François Xavier !

 

Parmi de tardifs rayons

 

S'asseyant de temps en temps sur une pierre

égrenant des paroles en les accompagnant par de tardifs rayons

jusqu'au dessus du tombeau de la Bonne Espérance…

Les eaux rouillés me rappelaient mon ami

le psychiatre qui avait guéri le brouillard de la ville !

 

R. E.

 

Ponctuellement la cloche vient de sonner

le souvenir s'était habillé en manteau posthume

le clown de la ville ne manquait pas de la prière

seulement le prêtre Megheschan avait reconu le discours

épelant en même temps que son image dans les miroirs…

L'invisible récitant de la mémoire des fleurs

La plénitude de la prononciation et le parfum Catleya

la terre restée ouverte au-dessous !

La Grande Encyclopédie était achevée

ponctuellement la cloche vient de sonner

et de s'écrouler ensuite en soi-même…

 

 

Traduction en français : Coca SOROCEANU

(apud Io an Tepelea , Îndreptatit la caderea în gol , Autoris é pour la chute en vide , Ed. Helicon, Timisoara, 1996)

 

 

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