POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE

     Ileana MĂLĂNCIOIU



 

 

 

                Je voudrais

Je voudrais aller quelque part où je ne sache plus rien de rien
et en revenir lorsque j’aurai tout oublié;
me souvenir à grand-peine quel est mon nom et qui suis,
apprendre ce qui est à ma portée

savoir, afin d’être à même de vivre jusqu’au bout
et me réjouir que je suis encore animée.
Je voudrais aller quelque part, là où tout le monde ignore
déjà tout de ce que l’on sait

et de ce que l’on invente encore
à défaut de la moindre prétention
contre moi, envers et contre tout ce qui est
dans ce bas monde, tout foisonnant d’inventions.

Mais où est donc cet endroit serein, me demande
et je pleure en silence et personne ne le sait;
j’ai peur de tout, de toute chose et je voudrais
me réjouir encore que suis toujours animée.

Version française: Constantin FROSIN

                J’attends

Elle vient jusqu’au demi-chemin

Regardant en haut avec timidité
Comme si elle va entrer dans un mysthère
De ceux qui ne sont pas encore allés.

Puis elle descende à nouveau à sa place
Et derrière on ferme à peu près une porte
J’attends en effroi de me dire quelque chose
Comme d’une morte à une autre morte .

                Pastel

l’air frais d’un odeur de vigne déterré

et les arbres chaulés aux portes
nous sommes entrés dans le printemps
avec même rêves et encore quelques morts
nous enterrons la graine plus profondément
la défendre d’oiseaux, de gel
les tombeaux se sont baissés, la feuille surgit
les îmes peut-être sont déja au ciel

moi, je me penche vers l’herbe, sur la glaise
arrangée par la pluie qui tout a nivélé
tout est presque ainsi depuis toujours
sauf un tombeau, pas encore rangé

l’air est frai, le vent souffle sans cesse
les îmes presque se sont perdues en froideur
je ne vois pas de traces sures de la vie
de celui parti que je clame avec douleur
 (cf. Ardere de tot, apud vol. Poeme, Ed. Albatros, 1980,  pag. 123/146)

En français: Coca SOROCEANU

 

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