POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRAINE
le vers ant du temps en nadir descende
où souffle légèrement un exil rouillé –
glissements actuels
soupirs d'autrefois
et tant de merveilles qui jamais n'en étaient
n'incisant sur le front qu'un signe d'attente
le temps languit en paresseux tortis
ni basse étoile ni signe tardif ne montre
dans l'horizon pas favorable rétréci –
des oiseaux abstraits demeurés en trois pieds
voyagent vers n'importe où et n'importe quand
encore plus de temps pressente
des passages vers un autre pays
des sons minces glissent sur les os
et à l'horizon demeurent les oublies
du fond des instants profonds
des ombres tâchent se faufiler
par des quais ouverts entre rochers
vers l'eau qui n'est jamais stagnante
sur les tortis des nuages blanchâtres
au delà des craintes et des pleurs
dans les fantômes mystérieux et âpres
on voit des ailes des séraphims
quand est-ce que mon instant sera
où la plume d'un ail d'ange
aux pieds mettant de légers pas
déclanche la route de ma trace ?
pas de méchantes fées bruissants
environs passent aux carrefour
la nuit vers l'aubes du jour
répandant des frissones en fleurs
pour le temps qui s'en va
l'étoile brulé apporte des signes
pour le temps qui vient
serpantant en devinettes
des lumières et des sanglottes
pas de méchantes fées bruissants
pour calmer les solitudes.
(Du volum : Cerneala si sângele , Bonn, Ed. Argo, 2002)
En français : Coca SOROCEANU