Du coffre sentant le parfum et les mites
En soie, la crinoline fremit avec tristesse.
Le premier bal dans son esprit revient
Comme elle baisse sont front vers les choses
Les jambes delicates et legeres,
M’ont repondu les soies inanimees
LA ROBE
a sorti ma grand-mere sa robe d’autrefois
mince et legere ainsi que l’on hesite
A croire qu’elle existe ou qu’elle n’existe pas.
Ses volants s’effilochent et meme se demembrent.
Des silhouettes pleines de grâce et de jeunesse
Quittent leur temps et dansent legerement en chambre.
Et, revoyant la robe de vierge de naguere,
Elle tremble en touchant avec la main
Le satin froid, attendrie, ma grand-mere.
Si courbee semble sous les plis du châle...
Qu’est devenue la tres belle danseuse
Qui a flotte dans sa robe de bal?
Les yeux brillants et le terrible corps
Ont-ils appartenu r ma grand-mere
Et si c’est oui pourquoi seraient-ils morts?
Ou peut-etre la vieille femme au châle:
Ils sont vivants encore et pour danser
Changent toujours de robe au premier bal!