POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE

Mihai EMINESCU



 


CES OISEAUX AU BORD DU SOMMEIL

Ces oiseaux au bord du sommeil
Se réunissent autour de leurs nids,
Se mettent à l’abri entre les feuilles –
Allons, bonne nuit!

Les sources seulement encore soupirent,
Alors que le bois noir se tait;
Au jardin, les fleurs s’endormirent –
Va, dors en paix!

Sur l’eau, les cygnes rentrent à leur foyer
Pour gîter entre les joncs si fins –
Que les anges restent à ton chevet,
Allons, dors bien!

Au-dessus de la nocturne féerie,
Voilà que la fière lune se lève;
Tout n’est que songe et harmonie –
Fais de beaux rêves!
Version française: Constantin FROSIN

L’éternelle paix

Notre vie c’est la vie de l’écume

Mais si la mer s’assêche en grottes profondes,
Une autre mer fera des larmes au monde.

*
Et comme l’oubli c’est la mort d’une souffrance
Ainsi la mort c’est l’oubli de la vie
Pour à nouveau renaître et pour une autre chanse.

Oui, c’est l’envie immense et sans nom,
Que dans son profondeur entier l’embrasse
L’îgé chaos, bien accouchant des hommes.

Et tand de monde qui roule en chaos
En vol rapide bien mesurant le temps,
Toujours en route et sans avoir repos.
Ainsi s’en vont, comme un essaim qui passe,
Et dans leur fuite bouillent et se réchauffent
Flottant toujours dans l’univers de glace.

Voilà le temps qui s’en va longuement
Au fil des siècles, métrisant de force,
Naissant des choses au monde, les immolant.

L’espace c’est comme ça: sans fond, sans fin,
Et quand les deux se sont entrecroisés,
Naissant un mouvement, des lumières sont nées.

Le père c’est le temps, l’abîme c’est maman,
Le fils c’est donc tourment, l’amour,
Un feu flambant qui brûle même maintenant.

Ainsi tournoient près du soleil, en rond,
Tandis qu’ensemble avec eux, lui même
Une autre pente, à l’infini, descendreront.

En trois vitesses leur marche s’additionne,
Et tous en bas, et tous autour de soi,
Autour des autres, tous font une couronne.

Ainsi en nuit se sont caillées lumières,
En mouvement s’allument totalement
Et sans repos se tient le ciel entier.

Mais qui connaît quand l’heure va bien sonner
Quand trois anneaux vont bien se détacher
De la manœuvre sainte, trinité.

Et sur nous tous s’allongera l’éternelle paix.
                                                                              (1882)

                                              En français: Coca SOROCEANU

 

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