POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE

     Geo DUMITRESCU



 

 

Mais regardez dans mes yeux

Je n’dirai pas toujours: monde, oh, monde, eh bien,
j’ai une îme dans poitrine qui chante !
je n’dirai pas sans cesse: oh, rouge
ardent est le sang dans mes veines,
que le cœur le pourchasse, le tourmente !…

 

C’est en vain, chaque jour, pousser des cris,
le matin et le soir:
je suis fait de chair, de même terre
dont est fait le pays !…

Regardez dans mes yeux, en rudesse de la flèche,
quand je joue comme bambin ou je pleure de l’amer
et verrez quelle couleur donne mon regard à la vie
pour savoir si je suis homme, si mon esprit est clair.

Ne me donnez de lauriers quand je suis humble et stagnant
satisfait du pourboir de la chanse,
mais quand brûlent mes yeux, découplés, mécontents,
découplant l’aiguisage de la demnde.

Pas plus grands mes poignés, dans poitrine les tinter
d’un orgueil plus encore bavard
depuis dès siècles j’ai hérité la tache, le devoir,
toujours contre la tyrannie les opposer.

Je n’ai plus de dieux, je ne lève de couvents
à un saint moustachu d’emprunt, - le voilà – il n’est plus –
dans l’encensoir de l’esprit, si l’on fouille pas beaucoup
on trouve de l’ardeur pure, humaine, pas d’encents.

Je ne dirai sans cesse
le matin et le soir…
mais regardez mes yeux, mésurez
mes chansons et mes pas
et ma voix
si vous voulez savoir
comme j’aime les hommes, aussi
comme j’aime mon pays.

Mais regardez mes yeux . Appréciez
comme mon ombre est haute, l’éclat appesanti
me mésurant justement, alors vous sachiez
que les œillets sont rouges à cause de moi, aussi …

                               (cf. vol. Versuri, Ed. Minerva, BPT, 1981,  pag. 234-235)

En français: Coca SOROCEANU

 

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