POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRAINE
George CIORANESCU
La rencontre
à Radu Maier
Le nouveau lever ne pouvait plus paraître
car le soleil n'est que mémoire de la lueur :
Le dernier peintre est mort malade de couleur
dorment les abîmes de rien, les lèvres ouvertes.
Sous l'horizon pas entrevu s'était un vol, un nom,
je le sentait plutôt comme hésitation.
Le Grand Maître autrement s'était muré
antiproton avide autour de moi rôdait.
Un sauvage contraire reignant sur les chimères
pensant d'antipensées, ayant l'absurd comme loi,
son mouvement c'est le repos et le sommeil l'éternité
rien que la prière raisonne avec ça .
Je suis le premier qui a connu l'idée
autrement qu'en cavernes : rêve ou clameur.
Plus riche que l'arbre éternel, je m'écroule de raison
j'ai trouvé le Rien dans les fausses équations.
Du vol. Morior ergo sum , ilustra tii Radu Anton Maier, München, 1981.
En français : Claudia PINTESCU