FLEURS DE RÊVE, DE SANG, DE FUMÉE
Je les cueillis afin de les garder,
Fleurs de rêve, de sang. de fumée,
Mille fleurs.
Le ciel est muet et la route déserte... Qui pleure?
Les fleurs n’ont ni larmes ni voix.
Donc, alors, à l’arrêt, qui pleura?
Des fardeaux sans pareil... j’en cueillis,
J’en volai, j’en tuai, j’en choisis...
Mais ces fleurs, où sont-elles? Mon bras est épuisé.
Mon amour? Où est-il? Dissipé pour jamais.
Où est mon coeur? O dites, mes fleurs douces!
Depuis longtemps il est offert à tous...
Mais au moment voulu, qui peu m’importe,
J’ajournerai tout pas que je vais faire,
Que je me vole et que je vous apporte
Me déchirant, des rêves et des vers!
DON TARDIF
Bien que ma pauvreté soit colossale,
Je voudrais faire don à chacum une étoile
Et si dans les ténèbres je demeure plongée
Je ne me pleurerai à personne, jamais...
Que les gaillards se mettent l’étoile à leur oreille,
Ainsi qu’une fleur qui rirait au soleil;
Que les filles la cachent dans leurs corsages por
Qu’y la dévore, avide, la flamme de l’amour...
Mais la plus belle fille, à la nuit close,
Fera de son étoile, dans ses cheveaux, des roses.
Et quand je serai prête de départ
De tous d’entre eux je voudrais, pour ma part,
Une étincelle bonne à éclairer
Dans les ténèbres mon chemin frayé
Et quand je n’aurai guère de lumière
Je coucherai, bien sage, ma tempe dans la terre;
Du peu que j’ai, du tout que j’ai rêvé,
Que ma dernière image soit celle du passé,
Que les étoiles couvrent mes yeux et que j’oublie
Qu’elles furent les miennes, le ciel entier, jadis....
(Traduceri de Ion ROSIORU)