un oiseau
avec tous les voles en lui-même
un hiver
avec toutes les chutes de neige dans un oeuf
une colline
avec tous les arbres dans un serpent
un homme
avec la chemise en rivière
éclairant
OEDIPE
Grand et sec et le dos encor droit
à tâtons en marchant
Avec la main je serre autour de moi
mes vêtements
Je viens du bout du monde je descends
des temps qui passèrent
Ont pourri les automnes depuis que j’entends
murmurer cette terre
les volcans de mes yeux sans éclat voient encore
au-delà du brouillard
Mais un pont long, sans bouts, de ce bord
lointain me sépare
Je vais sur ce pont et je vais
et rien ne me sauve
On dirait que ma route déserte est
serpent qui se love
J’affronte nu-pieds la poussière qui fait
peur aux mortels et aux dieux
Gémissent les tilleuls et les vieux peupliers
si je suis auprès d’eux
Jour et nuit je traverse les plaines
les monts et les vaux
Et une fille par la main me mène
du hameau en hameau
Mais voilà je commence à entendre des pas
les Parques m’entourent
Cet instant mon enfant laisse-moi
fais demi-tour
Au bout aveugle du sentier brûlant
j’entends un jardin
Je veux y entrer de nouveau être enfant
changer de destin.