POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE

  Ioan ALEXANDRU



 

   



D O R*

Sous peu, ma respiration et moi-même
Au-delà des étoiles, on va s’écouler.
Le temps viendra où, là, dans ma poitrine,
Cette lampe à (ma) gauche, sa combustion va cesser.

Puissé-je avoir de la patience, mais assez
Pour que je me consume jusqu’à l’embrasement.
Que mon ombre soit sucée par le vent sacré,
Que je revienne, pour de bon, à l’aveuglement.

J’ai bien compris la nature de ce monde:
Tout ce qui est, m’a l’air innocent et nouveau;
Il n’est plus de place pour moi sous le soleil:
Ne puis-je laisser ma poussière entre les tombeaux.

De tout ce qui est, j’ai fait mes délices
Depuis le ventre de ma mère, qui l’ignorait.
Mais, en échange du don à moi offert,
Il me faut payer d’une éternité.

La lumière n’accepte pas elle, en échange,
La lumière qui constitua ma communion.
Loin de là, elle s’attend que de terre surgisse
Jean en Bois, prêt pour la maritale union.

(Terre transfigurée, 1982)

* voeu, souhait, voire désir, mais aussi (et surtout) nostalgie, langueur

Version française: Constantin FROSIN

 

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