George ALBOIU   



Le poème de la hutte

La hutte de la mare, mon vieux chîteau à moi,
couvert de roseau fier, au paillasson royal,
ton sanglier ne cesse de s’exprimer la joie
quand au foin de son ventre s’installe une cigale.

C’était un lit de terre dans lequel je dormais
en m’appuyant la tempe contre le fleuve-mère;
quelque serpent bien tendre sous l’oreiller entrait,
agneau tardif au rêve des moutons de litière.

O le poulain t’ignore et le loup cesse d’hurler;
la solitude augmente, la bise souffle fort;
tu n’entends plus la flûte champêtre murmurer
et dans le jonc à mèche un canard sauvage est mort.

Je cours – sans qu’on le sache – les mêmes boulevards.
Décembre bat aux vitres, la siècle bat aux portes.
– Où est l’allée, ma pierre? Où est la plaine, bard?
Un poème en sa poche la tourterelle emporte.

O chaumine, quel sort de chîtelain on a!
Avec un conte, un livre, cinq sous, peu de roseau,
quand les grenouilles coassent, au clair d’un melon d’eau,
Un abrit atomique je bîtirai de toi...

Traduceri din francezã de Ion ROSIORU

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